Signe des temps, un tonnelier propose cette année une barrique carrée qui permet de moins encombrer les locaux, tout un symbole alors que certains producteurs affrontent de graves problèmes de surstocks liés aux méventes. Et si le contexte de surproduction mondiale et de fléchissement des cours limite les capacités d'investissements des viticulteurs, la quinzième édition du salon biennal veut malgré tout convaincre qu'il n'y a "pas de grand vin sans grande technique". Des tracteurs aux fertilisants, des sécateurs aux pressoirs, des barriques aux bouchons ou aux étiquettes, le dernier cri en matière viti-vinicole attend 50.000 professionnels du monde entier, sur 65.000 m2 d'exposition.
"A l'heure de la mondialisation du paysage viticole, chacune des grandes régions de production a plus que jamais besoin de savoirs et de techniques pour s'assurer une place dans la filière", soulignent les organisateurs du salon prévu du 30 novembre au 3 décembre au palais des expositions de Bordeaux. Un point de vue que partagent 73% des viticulteurs, qui disent "chercher en permanence à faire évoluer leur technique de production", selon un sondage BVA effectué pour le compte de Vinitech. Lors de la précédente édition, en 2002, les organisateurs avaient relevé que plus de 4.300 visiteurs avaient effectué un achat ou passé une commande pendant le salon, le montant moyen des achats ou des commandes s'élevant à 77.000 euros.
Cependant, alors que 74 % des viticulteurs s'attendent, dans les années qui viennent, à affronter une concurrence internationale "de plus en plus dure", ils sont plus nombreux à miser sur la communication ou la publicité (44%) que sur l'amélioration de la qualité de leur vin (18%) pour sortir de la crise, selon le sondage BVA. Aussi, répondre aux nouveaux modes de consommation reste la priorité pour les professionnels de l'embouteillage et du conditionnement qui misent sur les bouteilles à vis, les cubitainer sous vide, les emballages naturels ou les étiquettes créatives, comme l'explique le catalogue du salon.
Face au match qui oppose les vins du nouveau monde, adeptes des bouteilles à capsules, à ceux de la vieille Europe, attachés au traditionnel bouchon, Vinitech a choisi de couronner d'un Trophée d'or de l'Innovation un bouchon high tech en farine de liège conçu par l'entreprise française Sabaté pour éradiquer tout goût de bouchon. A l'autre bout de la chaîne, le secteur de la tonnellerie, qui a déjà vu son activité baisser de 30 % en trois ans, selon les estimations de professionnels, s'interroge sur les moyens d'affronter un "marché difficile". Une conférence sur le sujet est prévue vendredi, au deuxième jour de Vinitech.
La Chambre des Métiers de la Gironde présentera quant à elle un "diagnostic" des entreprises de la filière viti-vinicole du département, avec un rapport proposant différentes pistes pour "améliorer la compétitivité des entreprises". En Aquitaine, la filière des métiers de la vigne représente près de 500 entreprises et 10.000 emplois directs pour un milliard de chiffre d'affaires en 2003. |